Vous vous demandez à quoi peut bien servir le matériel qu'utilisent les secouristes ? Voici une brève description de ces outils et leur utilité. Il n'est pas du tout question ici de matériel médical mais uniquement ce dont on apprend à se servir au PSE1 et au PSE2.
Matériel de radiophonie
Le rôle premier de l'équipe secouriste est d'intervenir le plus rapidement possible sur une intervention pour faire un premier bilan de la situation. Une fois ce premier bilan effectué, les secouristes mettent en place les premiers gestes puis transmettent leur bilan à un médecin régulateur. Si le téléphone portable est devenu incontournable et omniprésent pour transmettre les bilans, un certain nombre de messages sont transmis au moyen de la radio qui reste le moyen le plus fiable d'échanger des messages ou que l'on se trouve.
Chaque service de secours dispose d'une fréquence spécifique et de moyens de communications. On utilise soit des postes "mobiles" (accrochés dans les véhicules), soit des poste "portatifs" (photo). Chaque organisme utilise sa propre procédure que les "opérateurs" (ceux qui parlent dans le poste) doivent respecter.L'alphabet utilisé est l'alphabet OAC Ilire le dossier sur les procédures radios.
La transmission d'informations par moyen radiophonique fait partie du programme du PSE2.
Les bouteilles d'oxygène (souvent appelé O2)
Toute bonne équipe secouriste a toujours avec elle une ou plusieurs bouteilles d'oxygène. L'oxygène est un médicament, l'un des rares que les secouristes peuvent administrer sans prescription médicale. Il est utilisé pour toute victime présentant une détresse vitale (hémorragie, inconscience, arrêt respiratoire, arrêt cardiaque etc.). Les modèles de bouteilles en fonte avec bloc mano-détendeur (photo de droite)ont laissé la place aux bouteilles avec bloc mano-détendeur intégré, bien plus légères (photo de gauche).
Le BAVU
Pour Ballon Autoremplisseur à Valves Unidirectionnelles, souvent aussi appelé Ambu, du nom d'un des principaux fabricants : Ambu™;). En clair c'est un ballon qui se remplit d'oxygène (dès lors qu'il est raccordé à un bouteille contenant de l'oxygène !!!) et qui est équipé de valves permettant à l'air soufflé par la victime de sortir du masque (sans retourner dans le ballon et sans avoir besoin de décoller le masque). Les secouristes s'en servent soit pour remplacer le bouche à bouche en insufflant de l'oxygène (en appuyant sur le ballon qui se regonfle automatiquement, d'où le terme de ballon autoremplissseur), soit pour augmenter l'apport d'oxygène à une victime en la faisant respirer dans le masque.
La cardio-pompe
Inventée par les américains après qu'un jeune homme ait utilisé un déboucheur de toilettes à ventouse pour faire du massage cardiaque à son père, ce système permet de remplacer le massage cardiaque manuel. Equipé d'une ventouse la cardio-pompe permet non seulement d'appuyer sur le coeur pour envoyer mécaniquement du sang dans le corps mais aussi de le remplir lorsque l'on relève l'appareil, provoquant ainsi un appel de liquide dans le coeur.
Le DSA
Le DSA signifie Défibrillateur Semi-Automatique. Cet appareil est utilisé par les secouristes en France depuis peu, et est au cour de nombreux débats. Il permet de vérifier si le cour d'une victime à besoin de recevoir du courant (on appelle cela aussi des électrochocs). Cet appareil analyse automatiquement l'état du cour de la victime et prend la décision de déclencher le choc électrique ou non. Le secouriste se contentant de délivrer le choc en appuyant sur un bouton. Cliquez ici pour en savoir plus
L'oxymètre de pouls (ou saturomètre)
C'est un appareil qui permet de mesurer la saturation du sang en oxygène grâce à un capteur (sorte de grosse pince) posé au bout du doigt. Cet appareil n'est pas prévu dans l'équipement standard, mais on le trouve de plus en plus dans les véhicules de secours. En réalité les secouristes ne s'en servent pas pour connaître la saturation car cette information ne leur est pas d'une grande utilité. Ils l'utilisent pour avoir le pouls de la victime automatiquement et constamment. De plus cet appareil comporte des alertes sonores qui permettent de détecter plus vite les détresses circulatoires.
Le tensiomètre
Voilà un objet bien utile qui est fréquemment au cœur de vives discussions entre secouristes. Certains pensent que le fait de relever la pression sanguine doit être réservé aux seuls médecins. D'autres pensent que la relever sans l'interpréter n'est pas plus dangereux que de demander à la victime si elle a mal quelque part... Il existe plusieurs types de tensiomètres. Les brassards classiques posent parfois des problèmes car il ne sont pas évidents à utiliser. Les appareils automatisés comme celui ci sont beaucoup plus pratiques
L'aspirateur de mucosité
C'est un appareil électrique ou mécanique composé d'un ou plusieurs flacons. Équipé à son extrémité d'une canule (tube souple transparent à usage unique), il permet d'aspirer les liquides (sang, vomissements...) dans la bouche ou l'arrière gorge d'une victime pour lui faciliter la respiration. Il en existe de très nombreux modèles, les plus courants sont l'AMS 12 (photo), l'aspirateur Laerdal™; (valise bleue), le Peda Vide et la Twin pump™; d'Ambu™; (photo) . Ces deux derniers étant mécaniques, ils ont le bon goût de ne jamais tomber en panne quand on en a besoin.
Les colliers cervicaux
Les colliers cervicaux appelés aussi parfois des minerves, servent à immobiliser les vertèbres cervicales en empêchant les mouvements latéraux de la tête et du cou. On pose ces colliers dès que les circonstances de l'accident ou le bilan de la victime peuvent laisser présumer une atteinte de la colonne vertébrale (rachis). La pose d'un collier cervical est délicate et se fait à plusieurs secouristes. Ils peuvent être aluformes (aluminium déformable ) ou en plastique (comme par exemple le Stifneck™; de Laerdal™; (photo).
Les attelles de KED™
Il s'agit d'un système d’immobilisation cervico-thoracique ou KED™ pour kendricks extricaction device. Ce matériel est utilisé essentiellement en secours routier, pour permettre l''extraction d'une victime lorsque celle ci présente une suspicion de traumatisme du dos. Il permet de maintenir l'axe tête-cou-tronc bien droit. Il s'attache avec un système de sangle au niveau des cuisses. Ce matériel a fait son apparition dans les ambulances française très récemment mais est utilisé dans d'autres pays depuis de nombreuses années.
Les attelles
Elles permettent aux secouristes d'immobiliser les membres sur lesquels ont suspecte une lésion (fractures, entorses...) pour éviter la douleur et l'aggravation lors du transport vers l'hôpital. Il en existe plusieurs modèles. Les attelles aluformes (attelles en aluminium déformables) et les attelles à dépression (voire matelas "coquille") sont les plus fréquentes. Le principe des attelles étant de maintenir les membres dans la position exacte dans laquelle la victime a été trouvée. Il est donc indispensable que les témoins de l'accident ne touchent pas une personne qui se plaint d'une fracture (en obligeant un enfant qui à mal à la cheville à sortir d'un terrain de football par exemple)
Le matelas"coquille™"
On appelle ainsi le matelas à dépression. C'est une attelle de la taille du corps que l'on utilise pour immobiliser les victimes lorsqu'on soupçonne une atteinte de la colonne vertébrale, d'un fémur ou du bassin. C'est un matelas rempli de milliers de petites billes dans lequel on fait le vide (au moyen d'une pompe à vide ou d'un aspirateur de mucosités). C'est le même principe que les paquets de cacahuètes vendues sous vide. En rapprochant les billes, le matelas se solidifie (on dit qu'on le "gèle") et épouse parfaitement la position du corps de la victime. Par extension le matelas coquille est également utilisé comme moyen de transport tant il est pratique pour sortir d'un appartement, verticaliser la victime dans un ascenseur ou descendre des escaliers en colimaçon. Il existe des matelas à dépression partiels que l'on utilise comme attelles.
La planche Olivier™
C'est une planche en bois avec des trous servant de poignées. La planche est à la fois un instrument de relevage et un instrument de désincarcération (dégagement d'une victime coincée dans un véhicule accidenté). On l'utilise pour les relevages délicats en la mettant sous le matelas coquille™; lorsque l'on a besoin que la victime soit sur un plan dur. Les pompiers l'utilisent également pour allonger une victime tout en la sortant d'un véhicule (technique longue et difficile). voir une photo de sortie de véhicule
Les Brancards
Une équipe secouriste sans brancard n'est pas vraiment une équipe secouriste. Le brancard sert à transporter dans la position allongée une victime d'un point vers un autre. Selon le type de transport, les secouristes peuvent être amenés à utiliser plusieurs types de brancard.
Le bloc brancard
Il est composé d'un bloc fixé dans l'ambulance et d'un chariot (à roulettes escamotables). On l'utilise pour transporter une victime dans un véhicule. Il permet d'une part de déplacer la victime dans des conditions de confort maximales, ensuite de monter la victime à bord du véhicule et enfin de la maintenir allongée dans l'ambulance. En secourisme, la manoeuvre qui consiste à mettre la victime dans le brancard s'appelle le relevage. Le déplacement du brancard est appelé le brancardage.
Le Brancard type "Snoog"
Il a l'avantage d'être extrêmement léger et facile à manier. De plus, facilement empilables on utilise ce type de brancards sur les gros dispositifs de secours ou il est nécessaire d'allonger de nombreuses personnes. Il est également très pratique pour effectuer des transports courts et rapides (extraire une victime prise de malaise au milieu d'une foule et l'emmener vers une tente de soin lors d'un concert par exemple).
Le brancard de catastrophe type "armée"
C'est un brancard en toile souvent kaki. Ce brancard est peu utilisé de nos jours mais la plupart des équipes en ont accumulé des dizaines au cours des années. On s'en sert essentiellement pour la formation des secouristes en équipes et lors de très gros dispositifs de secours (à l'instar des Snoog). Ils sont aussi parfois utilisés pour les brancardages délicats ou l'on doit utiliser des techniques de cordage (victime à flan de falaise par exemple).
La chaise pliable
Il n'est pas forcement nécessaire d'allonger une victime pour l'emmener à l'hôpital. Cependant dans certains cas il est impossible ou dangereux de la faire marcher. Dans ce cas on utilise une chaise à roulette pliable qui a l'avantage d'être étroite et légère (ce qui est obligatoire pour descendre des escaliers par exemple). Les poignées situées à l'avant et à l'arrière de la chaise permettent à deux secouristes de la porter dans à peu près n'importe quelle situation.
Le sac d'intervention
Le sac d'intervention se doit d'être extrêmement solide et pratique. Les secouristes doivent avoir accès à tout leur matériel rapidement. La plupart de ces sacs sont composés de compartiments qui permettent de ranger le petit matériel par catégories. Selon les équipes on trouvera dedans tout ce qu'il faut pour réaliser des soins, les différents tubes et raccords en caoutchouc pour le matériel de ranimation etc.
La lampe de poche
Il y a trois choses qui sont fondamentales pour élaborer un bilan secouriste c'est ce que l'on appelle dans le jargon secouriste les "constantes".
Il s'agit de trois indices se rapportant chacun à une fonction vitale. La prise de pouls pour la fonction circulatoire, la fréquence respiratoire (appelée souvent une "ventil") pour la fonction respiratoire et l'apparence des pupilles pour la fonction nerveuse.
Pour cette dernière mesure on envoie de la lumière dans les pupilles de la victime et on regarde ce qui se produit. C'est pour cette raison, notamment, qu'il est indispensable d'avoir sur soi une lampe de poche.
Le CHU
Un CHU est un Coussin Hémostatique d'Urgence. C'est un coussin en mousse qui est utilisé pour comprimer une plaie hémorragique. Il permet de réaliser des pansements compressifs plus hygiéniques que ceux réalisés au moyen de deux morceaux de tissus et qui sont enseignés à l'PSC1.
Les Jesco™
Les secouristes utilisent souvent de grosses paires de ciseaux qui peuvent parfois être impressionnantes. Certains vont même jusqu'à les porter à la ceinture (pour une raison totalement indéterminée d'ailleurs.) ils sont surtout utiles pour découper les vêtements. Ces ciseaux peuvent couper sans difficulté les tissus les plus épais (comme des bottes en cuir de motards par exemple).
Ce dossier a été mis à jour le 11 octobre 2007