L'immense majorité des plongeurs ne fait que des plongées dites d'exploration (des "explos" dans le jargon). Pas de compétitions, aucune rivalité, pas de confrontation, le seul exploit sportif consiste à rester sous l'eau le plus longtemps possible pour profiter au maximum de la ballade. Tout l'entraînement des plongeurs leur sert donc à apprendre à évoluer avec aisance, à connaître parfaitement leur matériel et à avoir une bonne condition physique pour ne pas consommer " à toute vitesse" leur bouteille. Néanmoins, la plongée sous-marine est classée comme sport à risque par le ministère des sports.
En dehors des baptêmes de plongée où les risques sont limités et les consignes de sécurité draconiennes, tous les plongeurs doivent suivre des formations théoriques et pratiques pour pouvoir plonger en milieu naturel.
Dans le monde du silence, les dangers ne manquent pas: variation du volume d'air (dans les poumons, les sinus, les oreilles...) à cause de la pression de l'eau, phénomènes physiques, accidents liés au milieu etc.
La description des accidents de plongée et les conduites à tenir spécifiques sont au programme de toutes les formations de plongée. Vous ne trouverez donc pas ici de conseils sur ce qu'il faut faire en cas d'accident. Il est en effet inconcevable que qui se soit plonge avec un scaphandre sans un encadrement compétent et sans avoir lui-même suivi une formation préalable. Nous ne parlerons donc ici que de secourisme.
Qui a le droit de faire quoi (la lecture de ce chapitre est facultative :o)
Sans rentrer trop dans les détails, il existe deux méthodes, deux courants en quelque sorte, deux façons de pratiquer la plongée loisirs. Tout d'abords la méthode qu'on pourrait appeler en simplifiant "sportive-européene", est régie au niveau international par la CMAS (Confédération mondiale des activités subaquatiques, fondée par la France) et le CEDIP (Comité européen des instructeurs de plongée professionnels). La seconde école, qu'on pourrait appeler, toujours en simplifiant, l'école "commerciale-américaine" est régie par le WRSTC et est représentée, entre autre, par les marques telles que SSI (Scuba school international) et surtout PADI (Professional association of diving instructors).
Il va de soit que l'approche n'est pas la même quand on pratique dans une structure associative rattachée à une fédération sportive et lorsqu'on se trouve dans une structure commerciale vouée au tourisme de masse. C'est valable pour la plongée mais également pour l'enseignement des premiers secours.
Pour ce qui nous concerne (en France) il y a quatre organismes qui sont habilités à délivrer des certifications de plongeurs mais aussi des contenus de formation au secourisme. Il y a bien entendu l'incontournable Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) mais aussi l'ANMP, le SNMP et la FSGT. Détails.
La majorité des plongeurs français étant rattachés à la Fédération française (FFESSM), nous allons donc surtout dans ce dossier parler des diplômes de secourisme fédéraux.
Il faut bien comprendre que la vocation de la FFESSM est de former des plongeurs et pas des secouristes. Cependant, de par sa spécificté, la plongée, nécessite, probablement plus que n'importe quel autre activité sportive que ses pratiquant soient capable d'intervenir en cas de problème. Or, les formations classiques de secourimse (PSC1, PSE maintenant, AFPS à l'époque), n'ont jamais vraiment pris en compte les nombreuses particularités des accidents de plongée. D'où l'idée, pour la FFESSM, de se faire sa formation "rien qu'à soit" : le CFPS (Certificat fédéral de premiers secours). Le nom comme la formation ressemblait à s'y méprendre à l'AFPS : 10 modules de secourisme, les mêmes qu'à l'AFPS, agrémentés d'un module d'oxygénothérapie plus quelques notions spécifiques à la plongée.
Les formations étaient dispensées par des formateurs fédéraux de secourisme qui n'étaient pas nécessairement des moniteurs de secourisme. Dans un même ordre d'idée, un moniteur national de premiers secours ne pouvaient pas de fait, devenir formateur CFPS sans "passer au moule " via un stage fédéral (c'est de bonne guerre.).
Cette situation un peu délirante posait en fait un réel problème de légitimité et de légalité. Il faut savoir qu'en France un organisme privé ne peut en aucun cas créer et délivrer des diplômes parallèles à des diplômes officiels, surtout si on risque de les confondre, et avec le CFPS, la confusion était facilement permise. C'est un peu comme si un lycée privé décidait de décerner un bocolauréat à ses élèves. Le ministère de l'Intérieur a donc demandé à ce qu'on y mette bon ordre...
Depuis le 22 septembre 2001, c'est terminé, le CFPS est mort vive le RIFAP
Le RIFAP, le diplôme secouriste des plongeurs
Le RIFAP signifie Réactions et interventions face à un accident de plongée. Cette formation spécifique ne ressemble désormais à aucune autre. Elle est beaucoup plus orientée sécurité et sauvetage que le CFPS. Bien entendu cette formation est réservée aux licenciés de la fédération. Elle est obligatoire à partir du niveau III et pour tous les encadrants.
Le RIFAP est composé de 7 capacités. Les trois premiers modules sont des modules de techniques de sauvetage et d'organisation dans l'eau. Les trois suivants sont des modules de secourisme, le dernier est un module qu'on pourrait appeler le module " alerte ", avec en plus des notions de radiophonie (utilisation d'une VHF).
Un RIFAP des RIFA...
Cette section est une ébauche et demande (toujours) à être mise à jour
Depuis [maj nécessaire] chaque sous-division de la FFESSM possède son propre RIFA qui prend en compte les risque spécifiques à chaque activité :
Enseigner le secourisme aux plongeurs
Cette formation étant composée à la fois de secourisme et de technique sportive, tout le monde ne peut pas tout enseigner. En fait le RIFAP est conçu pour être enseigné en équipe. On peut dégager deux profils de formateurs. Le plus simple est de reprendre le tableau de la commission technique :
Formateur 1 (partie plongée)
MF1 (Moniteur fédéral 1er degré)
BEES 1(Brevet d'état 1er degré)
Formateur 2 (partie secourisme)
Initiateur fédéral s'il est titulaire au minimum du PCE1 et de la compétence ANTEOR
Moniteur national de premiers secours titulaire de la compétence ANTEOR
Moniteur STT
Médecin fédéral
Capacités | Moniteur 1 | Moniteur 2 |
1 - Communication entre plongeurs | Oui | Non |
2 - Mise en sécurité de l'accidenté | Oui | Non |
3 - Récupération de la palanquée | Oui | Non |
4 - Coordination et partage des opérations | Oui | Oui |
5 - Évaluation de l'état de la victime | Non | Oui |
6 - Mise en œuvre des techniques adaptées | Non | Oui |
7 - Procédures de secours | Oui | Oui |
Un Moniteur de plongée (MF1) ayant également un monitorat de secourisme (BNMPS ou MSST) est donc totalement autonome et peut mener seul une formation RIFAP.
Bien entendu dans tous les cas, tout ce petit monde doit être licencié à la FFESSM.
Notons par ailleurs que depuis le 4 novembre 2008, la FFESSM possède un agrément de sécurité civile pour l'enseignement du monitorat de premiers secours et du PSC1. Elle peut donc, sans passer par d'autres organismes agréés, former ses propres moniteurs de secourisme et leur permettre d'organiser des formations de premiers secours grand public.
Les autres organismes français
La SNMP et l'ANMP sont des syndicats de moniteurs qui regroupent des professionnels par définition déjà formés par d'autres organismes et titulaires de brevets professionnels reconnus. La FSGT quant à elle est une fédération omnisports. Même motif même punition, la FSGT qui avait sa formation "maison", le CAFSAN, a également été contrainte de revoir sa copie. Initialement, CAFSAN signifiat Certificat d’aptitude fédérale de secourisme aux activités nautiques, le mot "secourisme" a été remplacé, place donc au Certificat d’aptitude fédérale de sauvetage et d’assistance nautique.
Le découpage du CAFSAN est bien plus simple et en tout état de cause, plus logique. C'est une formation en 8 modules (UC) dont un module secourisme (UC1) qui est en réalité un prérequis. Ce premier module est validé sur présentation d'un diplôme de secourisme valide délivré par une association agréée. Le reste de la formation, axé sur les accidents de plongée et le sauvetage, est confié à un moniteur de plongée. Seul bémol, le dernier module de cette formation qui implique une mise en place de gestes secouristes peut être prise en charge par un moniteur de plongée titulaire du PSE1 (ou équivalent). Télécharger le guide (PDF).
Si les organismes français reconnaissent leurs différents niveaux de plongée, il n'en est pas de même pour les formations de secourisme. Il n'y a donc pas d'équivalence automatique entre le RIFAP et le CAFSAN. La FSGT permet cependant à un titulaire du RIFAP et du PSC1 de ne passer que l'UC8 pour obtenir le CAFSAN.
Pour les licenciés de la FFESSM, les titulaires du CFPS étaient au départ assimilés RIFAP automatiquement et n'avaient donc pas besoin de le repasser. Cependant, (le recyclage du RIFAP tous les 3 ans est souhaitable mais pas obligatoire). A la FSGT, les anciens CAFSAN ne sont plus valides et doivent être repassés dans la nouvelle version.
Les titulaires du PSE1 (ou équivalent), les infirmier(e)s anesthésistes et les médecins sont dispensés des modules 4 à 6 du RIFAP et reçoivent d'office le module 1 du CAFSAN.
Attention ! Si la FFESSM admet en équivalence certaines formations d'état, l'état, lui, ne reconnaît pas les formations "maison" des fédérations. Autrement dit une personne titulaire du CFPS ou du RIFAP ne peut pas prétende avoir le PSC1 et encore moins le PSE1. D'où l'intérêt pour les clubs de se faire agréer et de faire suivre à leurs licenciés des formations reconnues, organisées et animées par des moniteurs formés et titulaires du monitorat national de premiers-secours (le BNMPS).
Pour les cursus PADI, la formation au premiers secours s'appelle l'EFR (Emerency First Reponse) qui à peu de chose près est l'équivalent du PSC1. Cette formation n'est pas reconnue en France et ne donne lieu (pour l'instant) à aucune équivalence.
L'EFR a remplacé le MFA (Medic First Aid) qui était jusqu'à il y a quelques années la formation de référence PADI.
Cette formation est principalement axée sur la RCP et s'adresse aussi au non-plongeurs. Elle incluait d'ailleurs, bien avant que ça soit le cas du PSC1, l'utilisation du DEA qui met tant de temps à se démocratiser en France.
Les plongeurs n'ont que l'embaras du choix dans le domaine des formations RCP puisqu'il existe des cursus très divers et très variés. Nous pouvons aussi citer le DAN par exemple.
En savoir plus sur le programme et la formation EFR
En France, l'utilisation d'un scaphandre et d'un harpon en même temps est absolument interdite. Posséder sur un même bateau, un ou plusieurs harpons et une ou plusieurs bouteilles d'air comprimé expose le propriétaire à la confiscation de son matériel et à une très grosse amende.
La chasse sous-marine s'entend donc en apnée. Or pour l'apnée, aucune formation particulière n'est requise. N'importe qui peut s'improviser chasseur sous-marin, sous réserve d'avoir un permis de chasse qui s'obtient très facilement (il est egalement inclus d'office dans les licences FFESSM et FSGT). S'il est vrai qu'en apnée, les risques sont moins importants qu'en scaphandre (pratiquement aucun risque d'accident de décompression par exemple, durée d'immersion très réduite...) la moindre "petite bricole " peut avoir des conséquences dramatiques (une simple crampe ne se gère pas aussi facilement à 15 mètres de profondeur qu'à terre), d'autant que la plupart des chasseurs chassent seuls avec une simple bouée de surface pour signaler leur présence.
Le secourisme et la prévention des accidents sont omniprésents dans ce sport. Cela peut d'ailleurs sembler paradoxal puisque la plongée est une activité de ballade, de découverte et de plaisir. Les risques sont pourtant bien réels. De nombreux accidents surviennent à cause du non-respect des règles de sécurité les plus élémentaires. Il est donc indispensable que les personnes qui pratiquent cette activité soient massivement et efficacement formés.
Notre dossier complets sur les secours sous-marins
Analyse de 615 accidents de plongée entre 2001 et 2005 (à télécharger)
Les sites institutionnels :
Ressources :
Dossier réalisé avec l'aide précieuse et les documents d'Isabelle C.
Merci également à Jacques pour sa relecture attentive du paragraphe sur le CAFSAN
Crédits photos : A.Ruopolo, F.Di Meglio, M.Debatty avec l'aimable autorisation de la FFESSM
Les documents marqués FFESSM sont reproduits avec l'aimable autorisation de la CTN